Prévention des maladies des pigeons

La prévention des maladies des pigeons

(par Jack Dessay adhérent au Carneau Club Français)

 

Pour être en bonne santé, le pigeon a besoin :

  • D’air

  • De soleil

  • D’eau

  • De nourriture

  • D’un sol propre et sec

  • D’une « ambiance favorable » dans son pigeonnier

    Un animal en bonne santé est toujours porteur de maladies , mais son système immunitaire les maintient à des doses infimes dans l’organisme.

    Tout bon éleveur doit être observateur,  essayer de trouver la cause en cas de maladie et y remédier pour éviter  qu'elle ne prenne trop d'importance .

                          Il vaut mieux prévenir que guérir !!!

    I – Les critères d’un pigeon en bonne santé

    A – Inspection des cases et perchoirs

    Un petit coup d’œil le matin : les fientes doivent être bien moulées.

    B – Les critères d’un animal en bonne santé :examen clinique avec prise en main

  • La fente du palais doit être bien ouverte

  • La gorge doit être dépourvue de glaires

  • Les plumes de la queue sont bien resserrées

  • Les plumes sont douces au touché, non abîmées, absence de parasites

  • L’œil est brillant, l’iris bien coloré

  • Les pectoraux et plaques de couvaison sont bien roses 

  • Les plumes de l’anus sont propres, non souillées. 

    C – Animaux visiblement malades

  • Un pigeon qui bâille , éternue , a des sécrétions aux yeux ou aux narines ; ou qui a des mouvements incoordonnés doit être examiné,

  • Un pigeon en boule, prostré dans un coin à cause de ses plumes ébouriffées doit vous alerter !!!

  • Un animal anémié au sol, qui va déclencher la ferveur des mâles doit être écarté du cheptel afin de diagnostiquer sa maladie.

     

    II – La prophylaxie sanitaire et les vecteurs de maladies

     A – Dans le pigeonnier

                    1 – L’aération : l’air doit être renouvelé pour chasser le CO2 issu de la respiration des oiseaux, et l' odeur  des gaz ammoniacaux issus des déjections en fermentation. Je pratique le courant d’air pour aérer. De plus, cela permet d’éliminer les poussières contenants des germes contaminants.

                    2 – Le soleil : le local doit être ouvert au Sud ou Sud-Est. Cela permet d’assécher le bâtiment. Les animaux ont besoin du soleil pour fabriquer la vitamine D.

                    3 – L’eau : l’eau de boisson est la première cause de contamination. Après le bain, jetez rapidement l’eau souillée pour ne pas qu’elle soit bue. L’abreuvoir doit être surélevé pour être abrité des poussières et des déjections. Je surélève avec une rondelle en ciment de 5 cm de haut. Le trempage à l’eau de javel permet de désinfecter le matériel. On peut ajouter 4 gouttes de teinture d’iode par litre d’eau de boisson, et du vinaigre car le milieu acide neutralise la prolifération des bactéries.

                    4 – La nourriture : lors de l’achat, veillez à ce que les graines ne soient pas souillées par les rongeurs,ou les moisissures  dues à l’humidité. En effet, un grain moisi et humide est responsable de l’aspergillose. Le grain souillé au contact des fientes puis ingéré est la deuxième cause de contamination.

                    5 – Le sol : il doit être sec. La pluie ne doit pas pénétrer. Une bonne désinfection annuelle au chalumeau détruit les ookystes de coccidie, les œufs de vers et parasites. Le sol le plus adapté est le caillebotis, car il y a une ventilation par le dessous et une meilleure hygiène car les graines qui tombent ne sont pas consommées et les cycles des vers et de la coccidiose sont stoppés.

                  6 - L'ambiance: éviter les causes de stress , grand déclencheur de maladies , en donnant à chaque couple une case double, nettement séparée des congénères , afin qu'ils puissent facilement défendre « leur propriété »,

                                        Ne mettez que des couples chez les reproducteurs,

    B – Les contaminations extérieures

  • Si un passionné de colombiculture vient admirer vos protégés ou si vous allez faire la même chose chez lui : il faut changer de chaussures et de vêtements car ils sont porteurs de microbes spécifiques à chaque élevage.

  • Les rongeurs sont à détruire car vecteurs de nombreuses maladies, ainsi que les  moineaux et colombidés sauvages.Les autres volailles seront élevées plus loin.

  • Les mouches, difficile à éviter, viennent peut être d’un cadavre et transmettent des agents pathogènes !

  • Les paniers et valises de transport  de pigeons doivent être désinfectés avant et après l'exposition.

  • Lors de l’acquisition de nouveau pigeon, une quarantaine s’impose !!!

    C – Actions sanitaires et savoir faire de l’éleveur

  • S’occuper de l’infirmerie en dernier pour ne pas contaminer la volière saine.

  • La placer éloignée et à l’opposé du vent dominant.

  • Lors du nettoyage des cases, éviter de casser les œufs, surtout les noirs car ce sont des réservoirs à salmonellose. Mettez-les avec les petits cadavres des bébés dans un sac poubelle, mais pas au fumier,

  • Penser à soi, en se protégeant avec un masque et éventuellement des gants, car notre passion ne nous met pas à l’abri d’une zoonose.

  • Pulvériser un produit virucide, bactéricide,  et insecticide en nettoyant les cases après avoir gratté les fientes.

  • Désinfecter les nids et le sol avec le même produit.

  • Si vous mettez de la paille, elle doit être sèche et ne pas dégager d’odeur de moisissure.

  • Si vous en avez la possibilité, faites un vide sanitaire en hiver.

     

    III – Prophylaxie médicale

    A – Nutrition

    En plus d’une alimentation variée et équilibrée, apportez du sable et des petits cailloux, indispensables pour broyer les grains dans le gésier :

  • Du sel
  • Des vitamines , oligo-éléments et acides aminés
  • De la verdure et les salades montées avec  leur motte de terre
  • De la terre argileuse humide
  • Des coquilles d’huîtres broyées

 

Certains éleveurs donnent :

  • Des probiotiques : Aloès  Vera en gel     10 ml  / 1 L
  • Ferments lactiques  qui colonisent l'intestin et évitent la prolifération de germes pathogènes ( utile contre la salmonellose )
  • Yaourts bifidus

 

Il faut également donner des électrolytes (les moins onéreux sont le sel de table et le bicarbonate de soude).

 Il faut en donner régulièrement car ils ne sont pas stockables dans l’organisme du pigeon.

Donner également de l’ail qui est un antibiotique naturel.

 

B – Traitement médical

Si cela ne suffit pas, il faut avoir recours à un traitement médicamenteux :

Traditionnel                                                      Homéopatique                                         Aromathérapique           

       - vaccins (anticorps)                                 introduire la maladie                               avec des huiles essentielles

       - antibiotiques                                           pour fabriquer des                                   sur de l’huile neutre mélangée

       - vermifuges                                               anticorps                                                   aux graines   

 

Surveiller et éventuellement supprimer  les oiseaux qui ne se remettent pas rapidement d’un traitement.

                                     J’espère que ces quelques notions, glanées durant  plus de 40 années d’élevage profiterons à certains éleveurs de  notre magnifique pigeon carneau.

                                                                                                                                                Jack Dessay

tableau annexe sur les propriétés des huiles essentielles  (peut-être à actualiser )

 

 

Antiseptique app.respiratoire

Expétoriant

Antivirus

Antibiotique intestinal

Antibiotique urinaire

Bactéricide

Vermifuge

Antifongique

Niaouli

puissant

X

 

 

 

X

X

 

 

 

Eucalyptus radié

X

X

 

 

 

 

 

 

Pins des montagnes

X

X

 

 

 

X

 

 

Origan

85 %

X

 

X

X

 

 

X

X

X

Ail

 

X

 

 

 

 

X

X

 

Ravintsara

 

X

 

X

 

 

X

 

 

 

Ajoutez un solvant pour les mettre dans l'eau