Maladies, comment les maitriser ?

Maladies, comment les maîtriser

 

Par le Docteur Bernard LEFEBVRE, vétérinaire

que vous pouvez retrouver sur http://www.vetpigeon.com

 

 les MEDICAMENTS

 

 

Dans cet article, nous allons détailler l'utilisation préventive que l'on peut faire des diverses catégories de' médicaments.  Dans une troisième partie, nous indiquerons pour quelques mélodies les meilleures méthodes de prévention possibles.

 

Il est commode de regrouper les médicaments en familles de produits. Nous disposons de vaccins (toujours préventifs), d'antibiotiques et d’anti parasitaires permettant de détruire les agents pathogènes présents dans le pigeons, de désinfectants et d'insecticides à  utiliser dans les colombiers ou sur les pigeons, de vitamines, et de quelques autres produits (ferments tactiques =

probiotiques,  huiles essentielles, acides organiques,…)

 

 

LES VACCINS

                                                                                                                              

Les vaccins sont fabriqués à partir de corps bactériens ou de virus. Ceux ci peuvent être tués (vaccins inactives) ou modifiés (vaccins vivants). Le Colombovac PMV, le Nobilis Paramyxo sont des vaccins tués ; les vaccins contre la variole sont des vaccins vivants.

 

Les vaccins tués ne peuvent JAMAIS  donner de maladie ; ils peuvent néanmoins induire des réactions fébriles qui vont durer pendant 1 à 2 jours et parfois «immunitaires»  (inflammation des articulations 1 à 3 semaines après la vaccination). Ces réactions sont inexistantes lors de la vaccination contre la maladie de Newcastle elles sont parfois observées après la vaccination contre la salmonellose.  Elles sont d'autant plus fortes que les pigeons hébergeaient déjà les microbes de la maladie AVANT la séance de vaccination.

 

Les vaccins atténués sont constitués de microbes vivants qui, après leur administration, vont se développer dons l'organisme.  Les souches sont choisies de telle façon que l'immunité puisse s'installer sans que la  maladie ne se déclare. Il est aisé de comprendre que la mise ou point et l'utilisation de ces vaccins est délicate.  Ils sont fragiles et doivent être utilisés très rapidement dès leur mise en suspension. Ils craignent la chaleur, les traces de désinfectant, ... Dans certains cas, si ces vaccins ne sont pas utilisés selon le protocole prévu, ils peuvent induire une maladie  Par exemple, un vaccin contre la bronchite infectieuse peut être utilisé chez les poulets, s'il est utilisé sur des poules pondeuses, il provoque des troubles de la ponte : arrêt de ponte, oeufs «fripés», sans coquille. Les vaccins contre la maladie de Newcastle La Sota (SOTASEC) peuvent provoquer des hécatombes quand ils sont utilisés chez certaines espèces de «becs crochus ».

 

Le principe de la vaccination est d'induire une réaction immunitaire de la part de l'organisme à protéger.  Suite à l'administration, celui-ci réagit en fabriquant des anticorps et diversees cellules spécialisées dans l'élimination des microbes.  La réaction est spécifique.  C'est à dire que les cellules ou les anticorps qui ont été fabriqués ne sont actifs que contre les agents qui ont déclenché leur «fabrication».  Pour que cette réaction soit optimale, il faut que, au moment de la vaccination, le pigeon soit en bonne santé.  Elle n'est pas immédiate et il faut un délai de 1 (variole) à 2 semaines (maladie de Newcastle) avant qu'elle ne s'installe. Parfois, ce n'est qu'après une 2é injection du vaccin que la protection est efficace (salmonellose) Par contre, , après un premier contact initial (primo vaccination) l'administration d’une une autre dose de vaccin (rappel) réactive très rapidement la réaction immunitaire (parfois en quelques heures). C'est la mémoire immunitaire qui perdure durant plusieurs mois voire années(cas des vaccins tétanos).  Il y a donc un grand intérêt à vacciner dans l'urgence des pigeons ayant déjà été vaccinés si la maladie est présente dans la région (cas de la variole).

 

En l'absence de vaccin cette réaction immunitaire se fait naturellement avec certains maladies.  Cela explique pourquoi les jeunes, n’ayant jamais eu de contact avec les agents microbiens, sont beaucoup plus sensibles aux maladies que les pigeons adultes qui ont pu s’immuniser.  Par exemple, l'adénovirose dans sa forme intestinale touche essentiellement les pigeons de moins de 1 an. Cependant, la maladie peut apparaître sur des pigeons adultes dans les élevages qui ne font pas de concours (ou d'exposition) : ces adultes n'ayant jamais eu de contact avec le virus dans leur 1 ère année peuvent faire la maladie à tout âge.  En pigeon voyageur, la diffusion du virus est telle à  travers toute la France que les pigeonneaux de l'année ont toutes chances de rencontrer le virus lors des premiers concours.  Cette infection se solde le plus souvent par une maladie bénigne (mais pas toujours) et les pigeons sont immunisés pour l’année suivante. Lors des maladies parasitaires, l'immunité naturelle s'installe très lentement puisqu'il faut plusieurs mois de contacts répétés avec les coccidies avant qu’une certaine immunité ne se développe.  Et encore faut il que la charge parasitaire ne soit pas trop importante. Il semble que les vers intestinaux ne permettent pas l'installation d'une immunité correcte.  Cela explique pourquoi même des pigeons adultes meurent avec les vers Capillaria (alors que la mort d'adultes avec la coccidiose est exceptionnelle.

 

Si cette réaction de fait «naturellement », alors, pourquoi vacciner ?  C'est que, nous l'avons vu, il faut un délai avant que l'immunité ne s'installe et, en attendant, le pigeon à le temps... d'être malade voire de mourir ! De plus, même quand la maladie évolue dans un élevage, tous les oiseaux survivants n'ont pas forcément été en contact avec les microbes.  Ils ne seront donc pas immunisés.

 

Pour toutes les raisons exposées ci-dessus, la vaccination doit être une démarche préventive.  Si on attend pour agir que la maladie se déclenche et si les pigeons n'ont jamais été vaccinés, de nombreux pigeons vont tomber malades avant d'être protégés.  Par contre, si les pigeons ont déjà été vaccinés, il est alors d'un grand intérêt de réaliser un rappel « en catastrophe »  car, dans ce cas, la réponse immunitaire est extrêmement rapide et va renforcer intensément la protection existante.

 

Encore faut-il que des vaccins soient disponibles et ceux-ci ne sont pas si nombreux.  Chez les pigeons, seules 3 maladies peuvent être prévenues par la vaccination. Ce sont la maladie de Newcastle (pseudo  peste, paramyxovirose), la salmonellose (paratyphose), et la variole (poquette, diphtérie). Il n'existe pas actuellement de vaccins ayant fait la preuve de leur efficacité contre les autres maladies du pigeon.  En particulier, des vaccins contre le coryza (herpès) , l’adénovirose,  les colibacilles, les staphylocoques, ...sont d'un intérêt douteux. Cependant, le vaccin  EDS poule est utilisé depuis quelques années sur les pigeons. Bien qu’au moins 5 souches trés différentes d’adénovirus peuvent infecterle pigeon et que vaccin n’est pas efficace que contre l’une d’entre elles, ce vaccin semble être de quelque intérêt.

 

 

Les vaccins sont administrés par injection sous cutanée ou intra musculaire (Newcastle, salmonellose), par injection sous cutanée ou intra dermique (variole).

 

 

Les médicaments détruisant les agents pathogènes présents dans le pigeon

 

 

Ces médicaments détruisent les agents pathogènes présents dans le pigeon au moment de leur utilisation. Ce sont des antibiotiques, actifs sur les bactéries (mois non pas sur les virus), des vermifuges, des insecticides (contre la gale), des anti-coccidiens, des antitrichomonas. Chaque antibiotique est actif sur plusieurs bactéries.  Certains sont actifs sur un grand nombre de bactéries (chloramphénicol), d'autres sur un très petit nombre (colistine).  Un même antibiotique peut donc être utilisé pour guérir plusieurs maladies différentes et leur action n’est pas spécifique (à l'inverse

Vaccins). A contrario, certaines maladies sont provoquées par plusieurs microbes (coryza) et un antibiotique efficace à un moment donné pourra être décevant dans d'autres circonstances.

 

Ces médicaments n'ont pas une réelle action préventive car ils n'empêchent pas une infection ultérieure des pigeons.  En caricaturant, si un traitement est instauré aujourd'hui et si une contamination a lieu après-demain au contact d'autres pigeons (dans les paniers, en exposition, ... ), la maladie pourra se développer.  Ce cas est très fréquemment rencontré lors des programmes de lutte contre le coryza. Celui ci peut se déclarer moins de 15 j après un traitement pourtant actif contre cette maladie.

 

Pourtant, quand ces médicaments sont bien utilisés, ils ont une réelle valeur préventive. Par exemple, la vermifugation ou le traitement avec un antibiotique tel le Baytril ou le Dicural des nouveaux venus dans l'élevage permet de les décontaminer et d'empêcher qu'ils ne transmettent les vers ou la sa monellose à tous les autres pigeons de la colonie.  Les traitements anti parasitaires (vers, coccidiose), quand ils sont suivis d'un nettoyage minutieux et d'une désinfection descolombiers par la chaleur, permettent de décontaminer les pigeons et d'empêcher leur ré infestation ou contact de leurs fientes. Si cette désinfection ne peut être réalisée dans d'excellentes conditions, il faut alors se résoudre à traiter les pigeons toutesq les 2 à 3 semaines jusqu’à obtention de l’assinissement des pigeons et des colombiers.  Les traitements sur couvaison permettent d’éviter une contamination des pigeonneaux après l'éclosion.Ils préviennent donc la maladie des tres jeunes pigeons

 

  

Les désinfectants et insecticides

    

Ces produits sont composés de 2 catégories bien distinctes.

 

Les désinfectants sont actifs contre les bactéries, les virus et certaine s moisissures. L’un des désinfectants les plus connus est l’eau de Javel.

 

Les insectides sont actifs contre les insectes volant ou rampant, les poux et les acariens (gale, Falculifer, «poux» rouge).  L'un des plus connus est le lindane.  Ils sont utilisés le plus souvent en pulvérisation dans les colombiers et sur les pigeons,en poudrage des nids, dans l’eau du bain.

 

Il faut mentionner à part les produits à base d'avermectine. En fonction de la dose et du mode d'administration utilisés (injection, voie orale, sur la peau) ils ont une action contre les vers, les poux et la gale.

 

 

Les vitamines

 

Il faut plutôt considérer les vitamines et les oligo-éléments comme faisant partie intégrante de l'alimentation ces pigeons au même titre que les graines, l'eau de boisson, le grit,. et non tellement comme des médicaments. En fait, c'est leur carence qui est responsable des divers troubles'(sensibilité au maladies, rachitisme, ... ). Leur excès, s'il n'est jamais toxique, ne permet pas d'obtenir des pigeons en meilleure santé.  Mais, il s'avère que l'alimentation habituellement distribuée aux pigeons (graines) est toujours déficiente en vitamines et en oligo-éléments.  Il est donc nécessaire d'en donner d'une façon ou d'une autre.  La distribution se fait dans l'eau de boisson, en mélange aux graines, dans les « bloc-sels », en poudre laissée en libre service.  Elle doit être régulière, toute l'année, voire continue tous les jours, De plus, les apports moyens doivent être augmentés quand les besoins sont accrus : ponte, élevage, croissance, mue concours, ... et lors de maladie car les besoins des oiseaux sont alors exacerbés.

 

La vitamine C est un cas un peu à part.  A forte dose, bien supérieure aux besoins de l'organisme, elle a un puissant effet stimulant du système nerveux.  Elle est donc considérée comme tonique à ces doses.  Mais son action préventive dans l'apparition de maladies aiguës est très limitée. La vitamine A a elle aussi, un effet particulier.  A des doses  légèrement supérieures aux besoins (15 000 UI/ kg d’aliment au lieu de 5 000 UI), elle permet de renforcer considérablement la résistance des oiseaux à une infestation coccidienne.

 

 

Quelques autres produits (ferments lactiques, huiles essentielles, acides organiques,...

 

Ces produits ont des modes d'action variés qui ne sont pas toujours bien expliqués actuellement.  Ils n’ont jamais une action équivalente aux substances citées plus haut.  Ils viennent donc en Complément.

Les ferments lactiques ou probiotiques limitent les proliférations de colibacilles dans les intestins.  Ils sont utilisés essentiellement en traitement ou en prévention de troubles digestifs mineurs.  Ils sont particulièrement intéressants dans la prévention des colibacilloses du canari au nid.

Les huiles essentielles (GP 10) ont une action préventive contre la coccidiose et la trichomonose.

Les acides organiques (vinaigre, ... ) ont essentiellement une action désinfectante de l'eau de boisson.  Ils sont donc susceptibles de limiter les contaminations par les Trichomonas. Mais, l'effet préventif de désinfectants tels l'eau de javel ou mieux l'iode est bien plus constant.

A noter que l’acide propionique à un effet qui s’étend également au niveau de tout le tractus digestif du pigeon.